1. Marcher tous les jours. Même si vous êtes fatigués, avancez de quelques kilomètres jusqu'à la prochaine Auberge. Il ne s'agit pas d'une course et encore moins d'une compétition.  Le fait de s'arrêter pour se reposer un jour ou deux, comme je l'ai fait pour la partie française est une ânerie. Votre corps doit être pleinement prêt à la marche, et de tels arrêts sont contre-productifs. Claire-Lise de Melle me l'avait dit, et j'aurais dû l'écouter. Après la mise en pratique de cette règle essentielle, j'aurais pu marcher jusqu'en Afrique....

2. Etre parfaitement chaussé. J'ai vu des blessures aux jambes et aux pieds épouvantables, avec nécessité de se rendre à l'hôpital le plus proche et parfois d'interrompre son voyage.
Le secret ?? Très simple : ne lésinez pas sur la qualité des chaussures. Pour ma part ce furent des MEINDL OHIO, marque Allemande renommée. Le modèle OHIO est celui sans Goretex pour plus de respirabilité. A roder bien sûr au moins deux mois avant le départ.
Deuxième élément , des chaussettes en pur fil d'Ecosse. Oubliez les chaussettes techniques... et chères. Pipeau !
Troisième élément pour les pieds, la crème NOK. Magique ! Elle renforce la peau, sous réserve qu'elle soit appliquée tous les jours pendant la marche, et 20 jours avant le départ.
Grâce à ces trois précautions, je n'ai eu AUCUNE ampoule ni AUCUNE blessure aux pieds pendant tout le voyage.

3. Marcher à SON propre rythme. J'ai souvent suivi des personne seules ou de petits groupes en essayant d'adopterleur rythme. Erreur ! La cadence idéale sera toujours la vôtre, et vous la trouverez en marchant sans contrainte. Votre corps la trouvera sans que vous ayez besoin d'y penser. Ayez confiance !!

4. Une tente légère
, moins de 1 kg + sac de couchage + matelas ne sont pas un poids supplémentaire substantiel et vous permettent de ne pas redouter de ne pouvoir trouver aucun hébergement le soir, notamment sur le Camino del Norte. C'est comme une roue de secours dans la voiture, dont vous ne vous servez quasiment jamais mais elle est là et vous évite de penser aux problèmes que vous auriez si elle n'était pas là. Vous n'aurez pas à vous lever à 5H00 du matin pour commencer à marcher en pleine nuit et parfois dans le froid (6 à 7° à Leon au petit matin le 14 septembre en sachant que Leon est à plus de 600 m d'altitude).  

5. Inutile de se lever avant tout le monde dès 5H00 le matin. Il fait noir, il peut faire froid en septembre en altitude. Généralement, les pèlerins se lèvent très tôt, je ne sais pas très bien pourquoi. En effet, en septembre, les après-midi ensoleillés peuvent être idéaux en termes d'agrément de marche et de température !! Je partais la plupart du temps après 9H00, ce qui me permettait de retrouver le soleil une heure ou deux plus tard, et de cheminer l'après-midi souvent complètement seul sur le Camino Francès, où le climat me fut particulièrement propice. Certes, cette règle n'est probablement pas adaptée aux mois de juillet et d'août, notamment sur ce même Camino Francès.

6. Bâtons de marche
. Il ne s'agit nullement d'un gadget. Ces «appendices» sont absolument indispensables à mon sens, notamment en cas de fortes déclivités en montagne, ce qui est très souvent le cas sur le Camino del Norte. Ils seront encore plus indispensables lors des descentes sous la pluie dans des configurations comme celle de l'arrivée à DEBA en Viscaya, ou un peu avant Portomarin sur le Camino Francès. 

7. Vêtements de marche.   Ils doivent être à la fois légers, à séchage rapide et techniques. Une première couche vous permettra de rester au sec, la transpiration étant évacuée vers l'extérieur. La deuxième couche en cas de fraicheur, doit être capable de stopper les effets du vent. En cas de pluie, une troisième couche, imperméable et respirante, sera indispensable.
Le coton est à proscrire, tant pour les tee-shirts que pour les shorts.      

8. Le poids et la qualité du sac à dos. J'avais près de 14 kg sur le dos, que je ne sentais quasiment pas grâce à la qualité du sac sélectionné (voir matériel). Tout reposait sur mes hanches, les bouteilles d'eau étaient accessibles sans avoir à déposer le sac. Aucune contrainte sur le dos ou sur les épaules. Un petit sac bien fichu à l'avant, sur l'estomac, venait compléter le dispositif avec tous les ustensiles utiles pendant la journée.

9. Tenue de ville. Si vous ne voulez pas garder vos tenues de marche le soir, emportez une tenue légère en lin fin avec veste, 1 chemise ou 2, et pantalon + chaussures ultra-légères comme des espadrilles TOMS (1 paire achetée = 1 paire donnée à des enfants pauvres au Brésil ou ailleurs).  

« L'Eternité tient dans le coeur d'une cerise »   Daniel REYNAUD
Quelques petits trucs et astuces pratiques pour vivre le chemin en toute quiétude physique et psychologique